vendredi 3 juillet 2009

Je ne dors que d'un oeil

Je ne dors que d’un oeil

Il est une heure du matin,
Je dors d’un œil, rien que d’un œil.
Alors je pens’, alors je pense.

On dort en comptant ses moutons
Dans les causses et dans l’Aveyron.
On y voit parfois des bergers
Qui s’endorment au bord de leur pré.
On devrait laisser à sa guise
Se pencher une tour à Pise
Et ne penser qu’un jour sur deux,
On dormirait peut- être mieux

Il est deux heures du matin,
Je dors d’un œil, rien que d’un œil,
Alors je pens’, alors je pense.

Qui dort dessus ses deux oreilles ?
Je voudrais le voir celui-là.
Et qui s’endort dessus le tas ?
Cette expression est sans pareille.
Il est deux heures du matin
Méridien de Greenwich village,
Ce whisky a bien douze ans d’âge,
Je m’en ressers un fifrelin.

Il est trois heures du matin.
Je dors d’un œil, rien que d’un œil,
Alors je pens’, alors je pense.

Laissez, laissez le mérinos,
Ici, ailleurs ou à Bourgos.
Vous avez mis dedans le mille.
Croyez-vous que ce soit facile ?
Ceux qui dorment comme des loirs,
Font parfois de ces cauchemars.
Ceux qui ne dorment que d’un œil,
Gardent l’autre pour un clin d’œil.

Il est quatre heures du matin,
Je dors d’un œil, rien que d’un œil.
Il est quatre heures du matin,
Et vous, et vous, dormez-vous bien?

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