samedi 5 novembre 2011

Par beauté

Par beauté

Si les journaux du soir n’ont rien d’autre à me dire
Apporte- moi du rêve que je gagne du temps
Trouvons ensemble aussi tout juste un mot pour rire
Il vaut son pesant d’or de leurs tranquillisants
Tutoyons la beauté au cœur de l’ordinaire
Au bord de ce ruisseau où danse une éphémère
Dans ce triple bandeau qui coiffe un roitelet
Tout près de cet enfant qui compte ses ricochets

La brume s’effiloche le soleil va percer
Une fauvette grisette n’en finit pas d’chanter
Elle chante à matin clair elle chante à matin gai
Entre ronces et genêts entre ronces et genêts
La beauté est au cœur au cœur de l’ordinaire
Ces deux glaïeuls fleurissent le bord le bord d’un champ
Connais-tu cette fleur qui s’appelle misère
Elle est belle toute en rose elle est belle toute en blanc

Lorsque le temps est beau on a l’cœur qui s’enchante
S’il gèle à pierre fendre remets deux buches au feu
C’est beau quand elles chantent c’est beau quand elles chantent
Leurs flammes et leurs flammèches jettent la poudre aux yeux
Le temps est à l’orage le vent vient de tourner
Et ce ciel de tourmente fait penser à Vlaminck
Avec mon verre de blanche je trinque à la beauté
Je trinque au ciel d’orage et je trinque à Vlaminck

Nelly la blanche caille

Nelly la blanche caille

Premier brouillon d’amour dans cet hôtel de passe
Ce brouillon le taraude encore vingt ans plus tard
Nelly la blanche caille avait brisé la glace
Ce souvenir d’amour est enfant du hasard
Ca fait plus de vingt ans pourtant il se souvient
De la taille de guêpe et du galbe des seins
Et des sourires en coin de Nelly blanche caille
Et de ce cinq à sept allumant feu de paille

Quand le septième ciel finit dans l’escalier
De cet hôtel de passe il fume une gauloise
Là des ombres chinoises se faufilent et se croisent
Nelly la blanche caille tient le haut du pavé
Cette première fille on ne l’oublie jamais
Qu’elle soit peau de vache souriante ou chagrin
Cette première fille on ne l’oublie jamais
Qu’elle soit jeune pucelle ou qu’elle soit catin

Nelly a déridé les déserts de silences
Des puceaux malhabiles dans leurs petits souliers
Parlant l’esperanto sur le ton confidence
Sa peau faisait le reste Demain je reviendrai
Je reviendrai te voir pour faire l’amour Nelly
L’amour esperanto dans cet hôtel bui bui
Tu m’appel’ras petit avec plein de tendresse
Tu m’appell’ras petit avec plein de tendresse

Premier brouillon d’amour dans cet hôtel de passe
Ce brouillon le taraude encore vingt ans plus tard
Nelly la blanche caille avait brisé la glace
Ce souvenir d’amour est enfant du hasard