jeudi 24 février 2011

As-tu un coup de coeur?

As-tu un coup de cœur ?

As-tu un coup de cœur pour ma plume rimaille
Qui parle de mes rides et burine le temps
Je te dis que le temps est une vieille canaille
Mais parlons d’autre chose je t’emmène à l’instant
A Ostende à Ostende derrière le casino
Voici les goélands Nous y sommes mon frère
Regarde les chevaux les chevaux de la mer
Et la marée qui monte au grand au grand galop

As-tu un coup de cœur en lisant mes grimoires
Qui parle du chemin où je clape sabots
C’est de mon plat pays que je te dis bonsoir
Mon petit coq est fier il montre ses ergots
Tu n’y échapp’ras pas je t’offre un moules frites
C’est près de la Gand Place rendez-vous chez Léon
Je boirai de la bière en respectant le rite
Tu boiras du vin blanc A chacun sa façon

As-tu un coup de cœur pour ma façon de dire
Que les chemins des cimes sont les moins encombrés
Et qu’on a le plaisir et qu’on a le plaisir
D’y rencontrer parfois de très vieux sangliers
Tu n’y échapp’ras pas je t’offre cette bière
Cette bière d’abbaye elle fait douze degrés
Elle est un peu ambrée Si nous trinquons mon frère
C’est à notre santé c’est à notre santé

As-tu un coup de cœur en lisant mes grimoires
Qui parle du chemin où je clape sabots
C’est de mon plat pays que je te dis bonsoir
Mon petit coq est fier il montre ses ergots

mercredi 23 février 2011

Histoire de fous

Ils se prennent pour

Il se prend pour Van Gogh il peint des tournesols
il s’est coupé l’oreille il a perdu la tête
Chez les fous à Sainte Anne il parle à sa palette
Quand il est déchaîné on l’met sous camisol’
Alors il crie il hurle je n’suis pas fou à lier
Puis s’en prend à Gauguin ça peut durer des heures
C’est la ronde des jurons on la connaît par coeur
Vincent s’endort enfin au bord d’un champ de blé

Vous qui n’êtes pas fou
Pour qui vous prenez vous

Le voisin de Vincent élu sous la coupole
Ecrit les Misérables il signe Victor Hugo
Il écrit des poèmes qu’il lit à Pierre ou Paul
Et Pierre ou Paul lui disent que c’est beau que c’est beau
Il répète souvent sur le ton de la peine
Les gens les gens heureux n’ont jamais eu de chaînes
N’ont jamais eu de griffes n’ont jamais eu de dents
Ces paroles de Victor elles font pleurer Vincent

Vous qui n’êtes pas fou
Pour qui vous prenez vous

L’Curé d’Ars pète les plombs Il crie j’veux qu’ça fristouille
Dans ma ville dit l’Curé y a des cuisses de grenouilles
Dans tous les p’tits restos J’les veux à ma façon
Avec une pointe d’ail ah putain que c’est bon
L’curé d’ Ars est sonné à cause du Zipanzol
Victor il est tout seul il écrit son roman
Vincent s’est endormi près de ses tournesols
Un pimpon d’ambulance annonce un arrivant

Vous qui n’êtes pas fou
Pour qui vous prenez vous

Le nouvel arrivant se prend pour Dieu le Père
Dans son portable il parle il parle au Saint Esprit
Avec le curé d’Ars ils sont déjà compères
Mon fils en vérité je vous je vous le dis
Avec une pointe d’ail ah putain que c’est bon
Dieu le Père aime bien les cuisses de grenouilles
Le Saint Esprit s’étonne de cette drôle de bafouille
Puis il donne à tout l’monde l’bon Dieu sans confession

C’est une histoire de fou
C’est une histoire de fou

jeudi 17 février 2011

Il écrit à plume changeante

Il écrit à plume changeante

Il écrit à plume colère
Des poèmes qu’on n’lira jamais
C’est une plume orange amère
Une plume du premier mai
Lorsque ses rimes prennent feu
Elles mettent le feu à ses poèmes
Et les bourgeois toujours les mêmes
Sont troublés d’voir passer les gueux


Il écrit à plume sagesse
Des poèmes qu’on n’lira jamais
Les chiens loups ont perdu leurs laisses
Et les prieurs leurs chapelets
A vot’bon cœur la tolérance
Elle fait la manche nécessité
Il écrit à plume qui pense
Que les dés les dés sont pipés

Il écrit à plume partance
Des poèmes qu’on n’lira jamais
C’est une plume transhumance
Qui gueule haro sur le baudet
Les compagnons du moyen-âge
Ce sont ses compagnons à lui
Au musée du compagnonnage
C’est un éternel apprenti

Il écrit à plume tendresse
Des poèmes qu’on n’lira jamais
Assis entre folie sagesse
Muguet sauvage du premier Mai
Il ne voit que par vos beaux yeux
Par vos beaux yeux de confidence
Et rien rien n’a plus d’importance
Car il vous aime nom de Dieu

L 'enquête

L’enquête


Au rendez-vous des noctambules
Il est trois heures du matin,
Y a des tas d’soulards qui fabulent
Et parmi eux Arsène Lupin

On n’a plus d’traces de Marie-Jo
Mêm’ pas de ses talons aiguilles
Elle tapinait près d’la Bastille
Elle parlait l’espéranto

Dans la mondaine paraît qu’les flics
Recherchent une Peugeot vert pomme,
Et ce petit petit bonhomme
Jaune au sourire énigmatique.


Au rendez-vous des noctambules
Il est quatre heures du matin,
C’est l’heure où tous ceux qui fabulent
Ecoutent l’avis d’ Arsène Lupin.


Ces deux histoires ne font qu’une
C’est l’avis de ce turlupin
Ces deux histoires ne font qu’une
Arsène tient l’affaire en main



Ce sale petit bonhomme vert pomme
A fait la peau à Marie-Jo !
On est bien peu de chose en somme
Devant un tel enfant d’salaud.


Au rendez-vous des noctambules
Il est cinq heures du matin,
Y a plus personne qui fabule
Arsène a eu le mot d’la fin


Entre un p’tit blanc et un calva
On a fini d’boucler l’enquête,
Le petit matin prend perpète
Et un café arabica.

dimanche 6 février 2011

Merci d'm'offrir la der

Merci d’ m’offrir la der


Merci d’m’offrir la der
Et sur ce tu commences à m’ raconter ta vie
Tu me dis que tu as traversé le désert
Que tu as tordu l’cou à la mélancolie
Tu me dis tristounet que tu as pris cinq ans
En rentrant de Hollande avec la Marie-Jeanne
Et qu’en tôle tu priais la Vierge des tziganes
Comme les fils du vent comme les fils du vent


Merci d’ m’offrir la der
Je t’écoute parler de tes faridondaines
Je frappe les trois coups avant qu’ tu entres en scène
Je frappe les trois coups et tu me dis mon frère
Moi je suis l’étranger l’étranger voyageur
Et tu me parles d’elle du bout du bout du cœur
Elle s’occupe de tes filles entre Blanche et Pigalle
Et elle te trouve des planques quand tu es en cavale


Merci d’m’offrir la der
Tu flirtes avec le risque lorsque tu prends la mer
Vers ton triangle d’or pour livrer les commandes
De quelques gros bonnets de la marine marchande
Tu m’expliques comment un corsaire d’vient pirate
Comment un garde chasse devient un braconnier
Bref tu me dis ta vie Ton prénom est Socrate
Ca me dit quelque chose ce prénom démodé


Merci pour cette der
Au revoir ou adieu moi j’suis un p’tit dealer
Je suis un p’tit corsaire dev’nu un p’tit pirate
Tu ne me connais pas Moi j’te connais Socrate
Car je bosse pour toi mais on n’ s’est jamais vu
J’connais tes filles Place Blanche où je gagne mon oseille
C’est ton prénom qui m’a mis la puce à l’oreille
Mais tu n’me connais pas et moi et moi non plus

Dieu que le monde est p’tit
Les filles viennent d’Ukraine la came vient du Chili
Moi je viens d’Argenteuil Socrate de Santa Fe
Sa compagne vient d’ailleurs elle est couleur café

samedi 5 février 2011

Ils se prennent pour

Ils se prennent pour

Il se prend pour Van Gogh il peint des tournesols
il s’est coupé l’oreille il n’a plus toute sa tête
Chez les fous à Sainte Anne il parle à sa palette
Quand il est déchaîné on l’met sous camisol’
Alors il crie il hurle je n’suis pas fou à lier
Puis s’en prend à Gauguin ça peut durer des heures
C’est la ronde des jurons on la connaît par coeur
Vincent s’endort enfin au bord d’un champ de blé

Vous qui n’êtes pas fou
Pour qui vous prenez vous

Le voisin de Vincent un frère de camisole
Ecrit les Misérables il signe Victor Hugo
Il écrit des poèmes qu’il lit à Pierre ou Paul
Et Pierre ou Paul lui disent que c’est beau que c’est beau
Il répète souvent sur le ton de la peine
Les gens les gens heureux n’ont jamais eu de chaînes
N’ont jamais eu de griffes n’ont jamais eu de dents
Ces paroles de Victor elles font pleurer Vincent

Vous qui n’êtes pas fou
Pour qui vous prenez vous

L’Curé d’Ars pète les plombs Il crie j’veux qu’ça fristouille
Dans ma ville dit l’Curé y a des cuisses de grenouilles
Dans tous les p’tits restos J’les veux à ma façon
Avec une pointe d’ail ah putain que c’est bon
L’curé d’ Ars pour l’instant il est en camisole
Victor il est tout seul il écrit son roman
Vincent s’est endormi près de ses tournesols
Un pimpon d’ambulance annonce un arrivant