Ils se prennent pour
Il se prend pour Van Gogh il peint des tournesols
il s’est coupé l’oreille il n’a plus toute sa tête
Chez les fous à Sainte Anne il parle à sa palette
Quand il est déchaîné on l’met sous camisol’
Alors il crie il hurle je n’suis pas fou à lier
Puis s’en prend à Gauguin ça peut durer des heures
C’est la ronde des jurons on la connaît par coeur
Vincent s’endort enfin au bord d’un champ de blé
Vous qui n’êtes pas fou
Pour qui vous prenez vous
Le voisin de Vincent un frère de camisole
Ecrit les Misérables il signe Victor Hugo
Il écrit des poèmes qu’il lit à Pierre ou Paul
Et Pierre ou Paul lui disent que c’est beau que c’est beau
Il répète souvent sur le ton de la peine
Les gens les gens heureux n’ont jamais eu de chaînes
N’ont jamais eu de griffes n’ont jamais eu de dents
Ces paroles de Victor elles font pleurer Vincent
Vous qui n’êtes pas fou
Pour qui vous prenez vous
L’Curé d’Ars pète les plombs Il crie j’veux qu’ça fristouille
Dans ma ville dit l’Curé y a des cuisses de grenouilles
Dans tous les p’tits restos J’les veux à ma façon
Avec une pointe d’ail ah putain que c’est bon
L’curé d’ Ars pour l’instant il est en camisole
Victor il est tout seul il écrit son roman
Vincent s’est endormi près de ses tournesols
Un pimpon d’ambulance annonce un arrivant
samedi 5 février 2011
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