dimanche 30 mai 2010

En Utopie

En Utopie

Quand l’quotidien rechigne et quand il en a marre
Et marre d’en avoir marre
C’est alors que la vie
T’emmène en Utopie

Il a semé son blé c’est pour vivre autrement
Avec cette éolienne il récolte le vent
Sous cet épouvantail planté à la sauvette
Des merles et des merlettes volent ses garriguettes
Il parle à son griffon il lui dit en passant
Le mythe de la croissance c’est une connerie
Tu entends bien Rufus c’est une connerie
Et Rufus fait semblant fait semblant qu’il comprend

Quand l’quotidien rechigne et quand il en a marre
Et marre d’en avoir marre
C’est alors que la vie
T’emmène en Utopie

Quand son troupeau s’arrête près d’une pierre à sel
Quand les pieds de mouton font des ronds de sorcière
Aux tout premiers coups d’froid aux tout premiers coups d’gel
Dow Jones perd ses culottes Wall street est en affaire
Il parle à son griffon du dévl’oppement durable
C’est la tarte à la crème dit-il en s’énervant
Et il parle de ceux qui tirent la queue du diable
Et Rufus fait semblant fait semblant qu’il comprend

Quand l’quotidien rechigne et quand il en a marre
Et marre d’en avoir marre
C’est alors que la vie
T’emmène en Utopie

Il parle dans le vide Rufus est en vadrouille
L’argent n’a pas d’odeur et pourtant et pourtant
Le pétrole nous dément le pétrole nous dément
Dieu qu’Rufus la fait longue c’est sa grande vadrouille
Il vit une autre vie il récolte son blé
Juste au bord de son champ des glaïeuls d’Illyrie
Fleurissent en Utopie fleurissent en Utopie
Une fauvette grisette n’en finit pas d’chanter

Quand l’quotidien rechigne et quand il en a marre
Et marre d’en avoir marre
C’est alors que la vie
T’emmène en Utopie

jeudi 13 mai 2010

Aimer à la braconne

Aimer à la braconne

http://musique.sfrjeunestalents.fr/artiste/erickl/
http://musique.sfrjeunestalents.fr/artiste/erickl/

Quand tous les chats sont gris entre les châtaigniers
Au bord d’une clairière sur un lit de fougères
Au bord d’une clairière sur un lit de fougères
Nos ptits amours braconnent mezza mezza vocce

Quand tous les chats sont gris
Nos ptits amours clairière
Sur ce lit de fougères
Trouvent un coin d’paradis

Regarde c’est l’étoile sous la quelle je suis né
Elle brille près des Gémeaux regarde on ne voit qu’elle
Elle brille près des Gémeaux regarde on ne voit qu’elle
Tu me dis je m’en fiche prenons le temps d’aimer

Quand tous les chats sont gris
Nos ptits amours clairière
Sur ce lit de fougères
Trouvent un coin d’paradis

Passagers de ce lit de ce lit clandestin
Le cœur dans le regard pour mieux regarder l’autre
Le cœur dans le regard pour mieux regarder l’autre
L’un est devenu l’autre l’autre est devenu l’un

Quand tous les chats sont gris
Nos ptits amours clairière
Sur ce lit de fougères
Trouvent un coin d’paradis

Sur ce lit clandestin entre ronces et lupins
Nous reviendrons bientôt aimer à la braconne
Nous reviendrons bientôt aimer à la braconne
Et l’un deviendra l’autre et l’autre deviendra l’un

Et l’un deviendra l’autre et l’autre deviendra l’un

mardi 4 mai 2010

Je ne pige plus

Je ne pige plus

Je n’ pige plus : trop complexe.
J’suis cent pour cent perplexe
Qu’est-ce qui vient d’m’arriver ?
J’suis cent pour cent paumé.

Je suis assis sur un banc,
J’donne un morceau d’pizza
A ma chienne Sultane.
J’écoute sur mon walkman
Un’ chanson d’ Charlebois.

Je n’pige plus : trop complexe.
J’suis cent pour cent perplexe
Je voudrais rencontrer
Quelqu’un juste pour causer.

J’suis assis sur un banc
Je finis ma pizza
Et je vide ma cannette
Je vis aux oubliettes
Ou ailleurs, je n’sais pas.

Je n’pige plus : trop complexe.
J’suis cent pour cent perplexe
Je pense à l’enfoiré
A ces quatre vérités.

J’suis assis sur un banc
J’ai fini ma pizza
Et je pense à Coluche
Et je pense à Coluche
C’était était un mec sympa.

Aux tout premiers glaïeuls

Aux tout premiers glaïeuls

http://musique.sfrjeunestalents.fr/artiste/erickl/

Aux tout premiers glaïeuls, aux premières cerises
Marquise était morose, elle ne chantait plus.
Son chat botté pensait : elle est triste marquise,
Ici les jeux sont faits, ici rien ne va plus.

Quand c’est le désamour
Aux premières cerises
L’air du temps improvise
La vie au jour le jour

Aux tout premiers glaïeuls, aux premières cerises
Elle a quitté marquise son marquis, son marquis.
Quand sous un ciel d’orage tout un passé s’enlise
Le cœur a ses raisons c’est toujours ce qu’on dit

Quand c’est le désamour
Aux premières cerises
L’air du temps improvise
La vie au jour le jour

Et marquise est partie un jour de ras le bol
Avec son chat botté, glissant dans ses bagages
Une photo une bague une trousse de maquillage
Et Pol l’a dit à Pierre et Pierre l’a dit à Pol

Quand c’est le désamour
Aux premières cerises
L’air du temps improvise
La vie au jour le jour

Des premières cerises aux dernières giroles
Le temps de quelques lunes sur un calendrier
Sous le pont des soupirs la vie passe en gondole
Marquise connait par cœur le chant d’son gondolier

Des premières cerises aux dernières girolles
Toute une vie peut changer

Comedia del arte

Comedia del arte(Que fais-tu là ?)

Que fais-tu là ?
Je gagne ma vie, je gagne ma vie.
Es-tu certain de n’pas la perdre
Dans la comedia del arte ?

Que fais-tu là
Je pense, je pense alors je suis.
Tu as du lire ça quelque part
Dans la comedia del arte .

Que fais-tu là ?
J’aiguise mon sabre de bois.
Tu te prends pour un mousquetaire
Dans la comedia del arte.

Que fais-tu là ?
Moi, je joue du tambour-major
Ca ne doit rien te rapporter
Dans la comedia del arte.

Que fais-tu là ?
Je patafiole, je patafiole.
Ca devrait te rapporter gros
Dans la comedia del arte.

La corde d'unpendu

La corde d’un pendu

On croit tout oublier, cette erreur est fréquente,
Quand on a fait son deuil de ceci de cela.
On croit tout oublier mais à marée montante,
La passé resurgit sans trop savoir pourquoi .

Les coups d’cœur, les coups vaches
Et tout c’qu’on a vécu
Au fond de nous s’attache
A la corde d’un pendu.

Dans le fond de soi-même, on garde quelque part
Tous les coups de Jarnac tous les sacrés coups d’chance,
Tous les coups de poker, toutes les foutues malchances
Et tous les coups d’cafard et tous les coups d’cafard.

Les coups d’cœur, les coups vaches
Et tout c’qu’on a vécu
Au fond de nous s’attache
A la corde d’un pendu

Et puis au jour le jour même sans le savoir,
On trie sur le volet quelques éclats de rire,
Quelques larmes de joie, quelques demi-soupirs,
Quelques petits bonheurs et quelques faux espoirs.

Les coups d’cœur, les coups vaches
Et tout c’qu’on a vécu
Au fond de nous s’attache
A la corde d’un pendu

On donne sa préférence à une dame de carreau
Mais un jour on la quitte pour une dame de pique
On va se pendre ailleurs Ca vous coupe le chique
Ce n'est qu'un coup d'roulis au fond d’un lit bateau

Du vent

Du vent


C’est le vent qu’a fait l’coup
Dans la trompette et l’blues
Est en noir ou en blanc
Et on n’sait pas comment.
C’est le vent qu’a fait l’coup
Et le saxo jalouse
Un bémol au parterre
Et un dièse en l’air.

Du vent, du vent, du vent.

C’est le vent qu’a fait l’coup,
Même le coup d’l’amitié
Et ceux qui n’y croient plus
Disent qu’ils ont vécu.
C’est le vent qu’a fait l’coup,
Il a tourné si vite
Que la chance vous quitte
Au beau milieu du gué.

Du vent, du vent, du vent.

C’est le vent qu’a fait l’coup,
Celui qui vous amène
C’est le bon vent d’la s’maine
C’est le vent d’l’imprévu.
C’est le vent qu’a fait l’coup
Dans l’phono d’la brocante
Il grince plutôt qu’il chante
Un air qu’on n’connaît plus.

Du vent, du vent, du vent.

C’est le vent qu’a fait l’coup
Il déracine un chêne
Monsieur de la Fontaine
Mais il plie un roseau.
C’est le vent qu’a fait l’coup
Dans ce capharnaum
Laisse parler les hommes
Laisse parler les hommes
Lorsque c’est du pipeau.

Francophonie

Francophonie

Je m’appelle Francophonie
Suivez donc ma ligne de vie,
Vous passez par Liège et Paris,
Par Québec et Lausanne aussi.
Je m’appelle Francophonie,
Si je connais une autre vie
A Saint-Pierre ou à Miquelon
Serais-je un jour la Madelon ?

Quand ils me parlent avec les mains,
Moi j’aime bien les Italiens.

Je m’appelle Francophonie,
J’attends une belle embellie
Pour m’en aller jusqu’en Artois
En Picardie comme chez soi.
Je m’appelle Francophonie,
Mais ça c’est entre toi et moi
C’est qu’il dure toute la vie,
Le prénom que l’on garde en soi

Quand ils me parlent avec les mains,
Moi j’aime bien les Italiens

Je m’appelle Francophonie,
J’ai mes amours, j’ai mes manies,
Je chante parfois des chansons :
Celles de Brassens, celles de Villon.
Je ne plais pas à tout le monde
Comme le vin de mon tonneau,
Je suis sur votre mappemonde
A Pointe-à-Pitre et à Bordeaux.

Quand ils me parlent avec les mains,
Moi j’aime bien les Italien

Je m’appelle Francophonie,
Ne crois surtout pas qu’je t’oublie,
Tu es Cajun dans les Bayoux,
En Louisiane comme chez nous.
Je pense à mes cousins d’Afrique,
A toi qui joue de la cora,
Ta vie, ta vie, c’est la musique,
Tu joues et tu chantes parfois

Quand ils me parlent avec les mains,
Moi j’aime bien les Italiens

Je m’appelle Francophonie,
Dans les blues de Californie
On ne parle jamais de moi.
Alors, alors, ça sert à quoi
D’avoir un oncle en Amérique
Qui ne connaît pas la musique ?
Et qui ne vous écrit jamais
Et qui ne vous écrit jamais

L'aquarium du bordel

L’aquarium du bordel

Je suis le voile de Chine pensionnaire du bordel
De mon ptit aquarium je zieute autour de moi
Il est cuit celui-là cuit à la mirabelle
Il se prend pour César il en veut aux Gaulois
Madame propose qu’il monte avec la Cléopâtre
Mais elle prend son temps trop de temps Cléopâtre
Alors Madame s’énerve elle dit time is money
C’est une pure Auvergnate elle m’apprend à compter


Moi j’aime bien Madame j’aime ses filles aussi
J’écoute les confidences j’entends des balivernes
Celui qui vient d’ monter avec une belle souris
C’est l’ cocu d’la Baronne il a l’passé en berne
Redescendu sur terre le cocu d’la Baronne
Rajuste son nœud pap il est plus que parfait
Il vide un p’tit calva Ecoutez : il chantonne
Time is money money avec un lord anglais


Bordel boxon ou claque y a qu’le nom qui diffère
Je l’explique en chinois au consul de Pékin
Une perruque couleur paille fait monter les enchères
De ce joli tapin de ce joli tapin
Ici le monde entier remonte ses bretelles
Les brames de la savane sont de lointains échos
Le consul me demande : que veut dire bagatelle
Le consul me les casse Je réponds I don’t know


Pensionnaire du bordel je suis le voile de Chine
Je fais tout pour avoir un excellent karma
Je reviendrai peut-être un jour en Marylin
Au service de Madame ou ailleurs pourquoi pas
Hier c’était hier me dit une amazone
On tapine autrement Madame a fait son temps
Elle a taillé la zone elle a taillé la zone
Le bordel est fermé fermé depuis longtemps

Le bordel est fermé répète le voile de Chine
Je n’reviendrai jamais jamais en Marylin
Je n’reviendrai jamais jamais en Marylin

Je vois,j'entends

Je vois, j’entends

Je vois
Les faces nord de tes désirs
Rangées dans cette boîte à malices
Avec de ptits amour complices
De tes plus beaux éclats de rire

J’entends
Les sanglots longs de ton violon
Il pleure sur des bagatelles
Sur des secrets d’polichinelles
Sur des bons dieux sans confession

Je vois
Ta planque à l’orée du ptit bois
Où tes rêves prennent racine
Un fou du roi chante en sourdine
J’aime la reine vive le roi

J’entends
Une voix à travers tes persiennes
Elle fait rimer amour toujours
Elle chante ta main dans la mienne
C’est sans doute une chanson d’amour

Je vois
Sur ton ch’val de bois de rallonge
Qui vient de prendre le mors aux dents
Sur ton ch’val de bois de rallonge
Tu pars briser tous tes carcans
Tous tes carcans

Tous les amours sont beaux

Tous les amours sont beaux

Une nonne en cachette effeuille une marguerite,
Cette fleur interdite dans la cour d’un couvent.
Elle vient de tromper Dieu tant mieux dit Aphrodite
Si cette marguerite répond passionnément

Tous les amours sont beaux
Vient de dire Isabelle
Toutes les amours sont belles
Vient de dire Isabeau

Tristan dit à Yseult notre légende est belle
Mais nous gardons ma belle un secret entre nous :
Je n’étais pas puceau, tu n’étais pas pucelle,
Tes cheveux noirs cachaient parfois tes yeux cachous.

Tous les amours sont beaux
Vient de dire Isabelle
Toutes les amours sont belles
Vient de dire Isabeau

Pierrot offre la lune cette nuit à Colombine,
C’est une pleine lune, elle éclair’ l’île de Sein.
Regarde dit Pierrot comme le vent déracine
Deux amants qui promènent un amour clandestin.

Tous les amours sont beaux
Vient de dire Isabelle
Toutes les amours sont belles
Vient de dire Isabeau

Ils se retrouvent enfin sur le quai d’une gare ;
Anonymes, plantés là, ils s’embrassent longtemps.
Les vagues de la foule ont brisé leurs amarres,
Je les vois disparaître. Ils tanguent en dérivant.

Tous les amours sont beaux
Vient de dire Isabelle
Toutes les amours sont belles
Vient de dire Isabeau

L'écrivain public

L’écrivain public

Il reçoit de drôles de loustics
L’écrivain l’écrivain public
Il écrit les lettres des autres
Il va peut-être lire la vôtre
C’est l’copain d’abord des sans grades
De ceux qui sont restés en rade
Qui n’ont jamais jamais appris
A mettre des points sur les i

Les oubliés de l’alphabet
Ils l’appellent l’appellent Beaumarchais

Ceux qui ont quelque chose à dire
Viennent le dire à l’écrivain
A l’écrivain qui peut l’écrire
A l’écrivain qui l’écrit bien
Les oubliés de l’alphabet
Lorsqu’ils viennent chez Beaumarchais
Ils lui confient amour chagrin
Secret bonheur ou tracassin

Les oubliés de l’alphabet
Viennent tout dire à Beaumarchais


Quand ils reçoivent des nouvelles
Les oubliés de l’alphabet
Pour savoir si la vie est belle
Viennent le d’mander à Beaumarchais
Alors l’écrivain lit la lettre
Il y met plein de sentiments
Et beaucoup d’espoir à peut-être
Il aide à vivre le présent

Les oubliés de l’alphabet
Viennent tout dire à Beaumarchais

Un oublié de l’alphabet
Vient juste d’enterrer sa vie
Sa vie d’garçon il se marie
Il vient le dire à Beaumarchais
Il lui demande un faire-part
L’écrivain l’traduit du sabir
Et il l’offre avec le sourire
A ce drôle de zigomar

Beaumarchais
C’est l’copain d’abord des sans grades
De ceux qui sont restés en rade
Qui n’ont jamais jamais appris
A mettre des points sur les i

Le lupanar de Pompei

Le lupanar de Pompéi

Y a des bordels dans l’monde entier
Y en avait un à Pompéi
Mais l’Vésuve un jour a craché,
Tout a cramé sans préavis.
Le lupanar est toujours là
Et c’est moi qui suis sur la fresque.
C’est moi Claudius vivant ou presque
Lutinant la Bella Dona.

C’est moi c’est moi Claudius
Viril ici depuis vingt siècles
Sur cette fresque de Pompéi.

Près de moi Julius et Sabine.
Elle c’était la fleur d’églantine,
Lui c’était le navigateur,
Moitié play-boy, moitié flambeur.
Après cinquante générations,
Une de mes arrières cousines
Tient la pizzéria de Messine
A l’enseigne des quatre saisons.

C’est moi c’est moi Claudius
Viril ici depuis vingt siècles
Sur cette fresque de Pompéi.

Dans ce bar de Kansas City
Sur cette carte postale c’est lui
C’est lui Claudius sur cette fresque
Beau comme un dieu vivant ou presque
Sur le Facebook de ce romain
Bella dona tient la vedette
Elle racole en italien
Jusque dans le Massachusetts

C’est lui c’est lui Claudius
Viril ici depuis vingt siècles
Sur cette fresque de Pompéi

Piano bar

Piano-bar

En sortant du piano-bar,
Il criait : je suis Jules César,
Je m’en vais conquérir la Gaule,
J’vais renverser tous les menhirs.

En sortant du piano-bar,
Il criait : moi je suis le Tsar,
Je m’appelle Yvan le terrible
Et ma toque est en astrakan.

En sortant du piano-bar,
Il criait : moi je suis Guinsbar,
J’connais par cœur la javanaise,
J’suis champion du karaoké.

En sortant du piano-bar,
Il criait : j’suis là par hasard,
Mon père doit être Johnny Walker,
Ma mère s’appelle Marie Brizard.

En sortant du piano-bar,
Il criait : moi je suis Gaspard.
Sur conseil d’mon psychanalyste,
J’suis d’venu moi, j’suis d’venu moi.
Depuis pour fêter ça, je bois.
Depuis pour fêter ça, je bois.

Au bar de la marine

Au bar de la marine

Mes souvenirs ce sont des enfants du hasard.
Je les ai bouturés au p’tit bonheur la chance
Entre cœur et raison, entre vierge et balance,
Entre sacrés coups d’pot et coups de Trafalgar.

J’ai souvent jeté l’ancre au bar de la marine.
Là, c’était l’un ou l’autre qui tenait le crachoir.
Là, ça sentait le rhum, l’amour et la débine,
Le quatre-vingt et un et le jeu d’Zanzibar.

Ca sentait la coco et le boudin créole
E t parfois la bisbrouille sur le petit matin
Quand l’un prenait la mouche rien que pour des babioles
Alors on s’engueulait comme de vrais sagouins

Au bar de la marine quand Christophe Colomb
Au rythme des planteurs racontait ses naufrages
Pour lui faire plaisir on l’suivait à la nage
Et on l’raccompagnait Porte de Charanton

Il n’est jamais trop tard, je reviendrai demain
Pour une gueule de bois ou pour une parlotte
Pour un poker menteur ou pour une belotte
Je perdrai mes culottes si tel est mon destin.

Une pensée en liberté

Une pensée en liberté

Un jour, un jour,
Une petite fleur de boutonnière
S’est mise à courir, à courir
Vers une fleur en liberté

En la voyant,
Une fleur de givre, une fleur de l’âge
Se sont aussi mises à courir
Vers cette fleur en liberté

En les voyant
Toutes les fleurs bleues, toutes les fines fleurs
Se sont aussi mises à courir
Vers cette fleur en liberté

Je les ai vues
Cette nuit, dans un rêve en couleur.
Toutes ces fleurs couraient, couraient
Vers cette fleur en liberté

Cette fleur là
Comment interpréter mon rêve ?
C’était une pensée jaune et bleue
Une pensée en liberté !

Que signifie c'est beau?

Que signifie : c’est beau ?

Le Petit Prince sur sa guitare
Vient de jouer : « Jeux interdits »
C’est beau dit Saint-Exupéry.

C’est beau ? Que signifie : c’est beau ?
Demande alors le Petit Prince
A Monsieur Saint-Exupéry.

C’est beau, c’est juste une émotion,
C’est quelque chose que l’on ressent,
Lui répond Saint-Exupéry.

Dessine moi une émotion
Demande encore le Petit Prince
A Monsieur Saint-Exupéry.

Et Monsieur Saint-Exupéry
Dessine alors une guitare,
La main droite du Petit Prince

Et trois not’ de « Jeux interdits »
Et trois not’ de « Jeux interdits »
Et trois not’ de « Jeux interdits »

Cap gris nez

Cap Gris-Nez

Le vent tourne et le temps se met vite à l’orage,
Un ciel noir était prêt à crever tout d’un coup.
C’était au cap Gris-Nez. Perdus dans les nuages,
Deux amants fleurs de peau s’embrassaient vent debout.

C’était sur la falaise d’où l’on voit l’Angleterre
Mais on ne voyait rien faute à ce sale temps.
Leurs cirés jaunes vifs qui faisaient bien la paire
Claquaient comme des haubans, claquaient comme des haubans.

Tous les oiseaux d’Hitchcock étaient au rendez-vous.
Vos gueules les mouettes vos gueules on en a marre !
Lâchez-nous les baskets et larguez les amarres,
Ce tonnerre de Brest nous fait plus peur que vous .

Ce baiser goût de sel nous rappelle nous rappelle
Qu’la mer tombe du ciel sur tout le cap Gris-Nez.
Un jour nous reviendrons, quand lamer sera belle
Quand la mer sera belle quand il fera l’été.

Et ils sont revenus. Ils ont vu l’Angleterre
C’était au cap Gris-Nez par un jour de beau temps
Lui, lui c’est un scorpion, elle une sagittaire.
Elle est de Saint-Nazaire, il est de Lorient.

Julie et Julien

Julie et Julien

Le monde joue au monopoly
Au pocker et à la roulette
A l’entourlou l’entourloupette
Et les perdants baisent Fanny.

Aladin en a plein la lampe,
Achille ne force plus du talon.

Pendant ce temps :
Julie apprend à faire des pointes
Et Julien compte sur les doigts.
Julie apprend à faire des pointes
Et Julien compte sur les doigts.

Le monde braconne, il mondialise,
Un farceur compte ses dindons.
Le monde bricole, il fanatise,
Panurge compte ses moutons.

Aladin en a plein la lampe,
Achille ne force plus du talon.

Pendant ce temps :
Julie danse devant son miroir,
Julien apprend le piano.
Julie danse devant son miroir,
Julien apprend le piano.

Vingt ans plus tard :
Julie danse, elle est seule en scène
Et devinez qui l’accompagne
Au piano.
Au piano.


Mais demain que deviendront-ils
C'était la question d'Aladin
Artiste peut-être intermittent
Cétait la réponse d'Achille

Le chapeau grazie mille

Le chapeau grazie mille

Dans la salle des pas perdus
De cette gare
Un quidam joue de l’harmonica
Il s’accompagne à la guitare
Tous les matins à cette heure là
Entre j’arrive et toi tu pars
Un quidam joue joue du country
Près d’un chapeau grazie mille
Il fait la manche pour exister
Avec sa chienne Kali

Dans la salle des pas perdus
De cette gare
Le country flirte avec le rock
Ensuite ils font l’amour ensemble
Ensuite ils font l’amour ensemble
En country rock en country rock
Un roi d’carreau un as de pique
Mettent un euro dans le chapeau
Alors que passe le populo
Indifférent à la musique


Dans la salle des pas perdus
De cette gare
Barbe Jésus Marie Mad’leine
Suivis je crois d’ Robin des bois
Et d’une belle en bois d’ébène
Et caetera et caetera
Viennent déposer dans le chapeau
Beaucoup de cents quelques euros
L’artiste dit grazie mille
Puis il plaque un accord forte

Dans la salle des pas perdus
De cette gare
C’est marée basse à cette heure-ci
Et la santiag a fini
De battre la m’sur du country rock
De battre la m’sur du country rock
L’artiste s’assied près du chapeau
Réveille sa chienne compte les euros
Dans le chapeau grazie mille
Dans le chapeau grazie mille

A la foire d'empoigne

A la foire d’empoigne

A la foire d’empoigne,
On joue on perd, on gagne.
On n’prend jamais le temps,
C’est le temps qui nous prend.
Et la vie tourne en boucle
Comme une bande son.
Toujours la même boucle,
Toujours les mêmes chansons.

Et ainsi le temps passe
Mais d’aucun vous diront :
Le temps ne passe pas
C’est nous nous qui passons

A la foire d’empoigne,
On joue on perd on gagne.
Parfois lorsque l’on perd,
On trime la galère.
Et la mélancolie
Cette saloperie
Cette foutue rabat-joie
Gagne à ce moment là.

Et ainsi le temps passe
Mais d’aucun vous diront :
Le temps ne passe pas
C’est nous nous qui passons

A la foire d’empoigne,
On joue on perd on gagne.
Arrive la baraka
Celle qu’on n’attendait pas.
Alors un garde-fou
Piège la mélancolie,
Cette saloperie
Et il lui tord le cou.

A la foire d’empoigne,
On joue, on perd,on gagne.
On n’prend jamais le temps,
C’est le temps qui nous prend.

Irai-je unjou rà Compostelle

Irai-je un jour à Compostelle ?

Il faisait froid, j’battais la s’melle,
Quand j’ai vu passer des pèl’rins.
Ils m’ont dit viens à Compostelle,
L’un de nous connaît le chemin.
Je leur ai dit je m’interroge
Car il faisait un temps de chien.
Je suis allé jusqu’à Limoge
Compostelle était encor’loin.

J’ai mis un cierge à Saint Etienne
Et je suis r’parti le lend’main,
J’ai traversé le pont d’la Vienne
Mais j’n’avais pas l’âme d’un pél’rin.
Plutôt qu’d’aller à Compostelle,
Je suis resté en Limousin.
J’ai rencontré une Tourangelle,
Elle était belle comme mon destin.

Sur le plateau de Millevaches,
J’ai ouvert le bistrot du coin.
Et comme je voulais que l’on sache,
J’ai pris comme enseigne au pèl’rin.
J’y raconte l’histoire de Saint Jacques,
J’en déballe et tout l’Saint Frusquin.
A vrai dire c’est un peu Saint Jacques,
Le patron du bistrot du coin.

Le dimanche de quasimodo,
Moi aussi je sors mes reliques
On dit qu’j’ai l’air un peu mystique
On dit qu’j’ai l’air d’un rigolo
Le soir je chante je joue d’la vielle,
C’est ma façon de travailler.
Le soir je chante, je joue d’la vielle,
Il n’y a pas de sot métier.

En finissant mon clafoutis,
Je pense que j’ai eu de la chance.
Chacun peut avoir ses croyances,
Avoir envie de pain béni.
On ne vit plus au moyen-âge
Mais y a toujours des pèlerins,
Qui s’arrêtent sur leur passage.
Pourquoi pas au bistrot du coin ?

J’ai réussi grâce à Saint Jacques,
C’est ce que dit ma Tourangelle.
Elle dit mêm’qu’un jour à Pâques,
Nous irons jusqu’à Compostelle.
Mais partir, ce n’est pas facile,
Peut-être qu’à la Saint Glinglin.
Mais partir ce n’est pas facile,
Car qui tiendrait l’bistrot du coin ?

Par beauté

Par beauté

Si les journaux du soir n’ont rien d’autre à me dire,
Apporte-moi du rêve, que je gagne du temps.
Cherchons ensemble aussi tout juste un mot pour rire,
Il vaut son pesant d’or de leurs tranquillisants.
L’époque a toujours eu ses politichinelles
Mais parlons d’autre chose comme de la beauté,
De la beauté des choses ceux qui tirent les ficelles
Savent depuis longtemps que les dés sont pipés

La beauté est partout
Dans l’regard que tu poses sur des petites choses
Ou sur des petits riens

Elles sont belles les têtes qui sont à l’île de Pâques,
Je voudrais bien les voir un jour rien qu’avec toi ;
Et nous irions tous deux, tous deux à l’île de Pâques,
On ne peut tout de même pas tout voir à la fois.
Lorsque le temps est beau on a l’coeur qui s’enchante
On est plus gai au Sud qu’on ne l’est dans le Nord,
Remets deux bûches au feu, c’est beau quand elles chantent
Il y a des moyens de conjurer le sort !

La beauté est partout
Dans l’regard que tu poses sur des petites choses
Ou sur des petits riens

Quand le brouillard se lève sur la haute Provence,
On dirait des flocons qui s’en vont Dieu sait où .
Ceux qui l’on regardé savent à quoi je pense
Si c’est ça la beauté alors elle est partout.
Où sont-ils donc passés les avaleurs de sabre
Qui faisaient la beauté des ter’- pleins de Paris ?
On peut cracher du feu ou avaler un sabre,
Notre époque a choisi : elle est du parti pris
.
La beauté est partout
Dans l’regard que tu poses sur des petites choses
Ou sur des petits riens


Seul mon chien vous dira ce qu’il pense du reste,
Quand il est à l’arrêt devant deux trois perdreaux.
C’est trop facile enfin de retourner sa veste
Quand on est chien de race, on n’est pas un corniaud.
Elles viennent de loin les grives de Norvège
Pour manger quelques baies de nos genévriers
Mais vous imaginez pour venir de Norvège,
Ce que de plomb dans l’aile elles ont dû éviter

Seul mon chien vous dira ce qu’il pense du reste
Seul mon chien vous dira ce qu’il pense du reste

Belle éphémère

Belle éphémère

Vêtue de rien d’un peu d’été
Vous naviguez de dunes en dunes
Vous naviguez de dunes en dunes
Coiffée d’un souffle de vent léger

Soleil rose et mer opaline

Entre mouettes et goélands
Ici vous êtes un oiseau rare
Ici vous êtes un oiseau rare
Entre mer qui monte et brisants

Soleil rose et mer opaline

Belle éphémèr’ qui êtes-vous ?
Quelques empreintes sur le sable
Quelques empreintes sur le sable
Belle éphémèr’ d’où venez- vous ?

Soleil rose et mer opaline

Le soleil s’est couché en mer
Le ros’ s’éteint sur l’opaline
Le ros’ s’éteint sur l’opaline
Les vagues roulent en gris en vert

L’étoile du berger s’allume
Vous naviguez vers quel lointain
Vous naviguez vers quel lointain
Je vous perds à petite brume

Je vous perds à petite brume


Vêtue de rien d’un peu d’été
Vous naviguiez de dunes en dunes
Vous naviguiez de dunes en dunes
Coiffée d’un souffle de vent léger

Aux îles Féroé

Aux îles Féroé

Le sang des baleines rougit l’eau des fjords
Aux îles Féroé, aux îles Féroé.
Tous ceux qui en parlent dans les journaux,
Dis’ que c’est pas beau, dis’ que c’est pas beau.

Dis-moi Jean qui pleure où est Jean qui rit
Où est-il parti ?
Les hommes sont fous. Si c’est vrai c’qu’on dit
C’est pire aujourd’hui.

Le sang des baleines rougit l’eau des fjords
Aux îles Féroé, aux îles Féroé.
C’est triste, c’est triste mais je n’y peux rien,
J’habite trop loin, j’habite trop loin.

Dis-moi Jean qui pleure où est Jean qui rit
Où est-il parti ?
Les hommes sont fous. Si c’est vrai c’qu’on dit
C’est pire aujourd’hui.

Le sang des baleines rougit l’eau des fjords
Aux îles Féroé, aux îles Féroé.
On dit qu’il faudrait pourtant les sauver
Et réinventer l’arche de Noé.

Dis-moi Jean qui pleure où est Jean qui rit
Où est-il parti ?
Les hommes sont fous. Si c’est vrai c’qu’on dit
C’est pire aujourd’hui

Le sang des baleines rougit l’eau des fjords
Aux îles Féroé, aux îles Féroé .
Quand l’homme est un loup, c’est un loup pour l’homme.
On l’a dit à Rome, on l’a dit à Rome.

Quoiqu’on dise à Rome ça t’est bien égal
Lorsque tu harponnes aux îles Féroé
On a bien tenté d’crier au scandale
Ca n’a rien changé ça n’a rien changé

Le sang des baleines rougit l’eau des fjords
Aux îles Féroé

Ainsn soit-il mon frère

Ainsi soit-il mon frère

Je vous écris ceci d’un lieu maudit de France
Où pour avoir pensé trois mille vaudois sont morts.
Au pied du Luberon, au bord de la Durance,
Pour les mêmes raisons, aujourd’hui : même sort.
Ainsi soit-il mon frère,
Aujourd’hui c’est hier

Je sais, je perds mon temps derrière mon ciel de lit.
Je tir’, je tir’ des plans, des plans sur la comète
Quand d’autres passent leur vie le doigt sur la gâchette,
Ils tuent même les colombes; ils saccagent leurs nids
Ainsi soit-il mon frère
Aujourd’hui c’est hier

A tous les kamikazes s’ils sont dans l’au-delà,
Je leur dis c’était con, j’ajoute pour les autres :
Con dans toutes les langues et aussi dans la vôtre,
L’histoire n’a pas fini de repasser les plats.
Ainsi soit-il mon frère
Aujourd’hui c’est hier

Dépêchez vous de croire, dites des patenôtres
Car la tribu des uns va décimer les autres
Mais la prière de Pierre contredit celle de Pol
Si j’étais l’ Père Noël, j’en aurais ras le bol.
Ainsi soit-il mon frère
Aujourd’hui c’est hier

J’vois brûler les torchères d’un repaire de pirates
Ils ont pignon sur rue, col et cravate aussi.
Pendant qu’vous travaillez, ne dit’ pas qu’j’vous épate,
Blanchi par ci par là, leur argent fait des p’tits.
Ainsi soit-il mon frère
Aujourd’hui c’est hier


Quand on n’ peut pas agir mon frère on d’vient malade,
Moi je caresse les mots derrière mon ciel de lit,
Comme on prendrait la fuite comme une dérobade,
Pourtant j’espérais mieux, c’est que l’homme est ainsi.
C’est que l’homme est ainsi

Le fantôme

Le fantôme

J’étais fantôme en Angleterre
Au service’ de sa Majesté,
J’apparaissais pour la Rein’ Mère
J’terrorisais ses invités.

Un jour au bord de la Tamise,
J’ai rencontré l’démon d’midi.
Nous sommes devenus cul et ch’mise.
Il m’a présenté ses ladies

En suite j’ai traversé l’Channel.
Les histoires’ d’O se vivent en France
Et honni soit qui mal y pense,
Je ne compte plus mes lunes de miel.

Dans le couvent des Ursulines
Aux douze coups d’minuit tapant,
Le fantôme de Sainte Amandine
Vient de me prendre pour Saint Amand.

Quand j’ai câliné la Marquise,
Elle a cru que nous étions trois :
Le fantôme du Duc de Guise,
Du Marquis d’Sade et moi et moi.

Quand j’ai visité la Comtesse,
Elle était vert’ morte de peur,
Affolée par tant d’pair’ de fesses
Les fessses des quatre-vingt chasseurs.

Romantique sous de mon ciel de lit,
J’accueille parfois des pucelles
Le pucelage de la plus belle
Me fut offert à Domrémy

Zeus reviens nous voir

Zeus, reviens nous voir.

Zeus, dieu suprême de la Grèce antique,
Je t’en prie, reviens, nous irons danser
Quelques sirtakis avec toute ta clique,
Nous t’inviterons au cybercafé.
Tu pourras causer avec tout le monde,
Ceux qui sont en guerre, ceux qui sont en paix.
Nous t’expliquerons ce qu’est le quart-monde.
Tu fum’ras un joint, un vrai hollandais.

Zeus, reviens nous voir, tu peux nous aider.
L’époque est tristouille les dieux sont en guerre.
Toi le vieux routard,le vieux globe trotter,
Rappelle donc à l’ordre les décervelés.

Juifs ou musulmans, mécréants, chrétiens,
L’ange Gabriel, Jacob et Moïse,
Le Grand Architecte, Saint François d’Assise,
Ils t’attendent tous, alors Zeus reviens.
Nous te recevrons à Jérusalem,
Tu mang’ras des figues de barbarie,
Tu pouss’ras un’ pointe jusqu’en Arabie,
Tu réussiras peut-être un grand schlem.

Zeus,reviens nous voir,tu peux nous aider
L’époque est tristouille les dieux sont en guerre
Toi le vieux routard le vieux globe trotter
Rappelle donc à l’ordre les décervelés

Et à Dublin Zeus, tu boiras un’ bière
Rousse comme les barbes et les filles du coin.
Tu mont’ras la garde avec ton Cerbère
Et ton casque bleu que l’on voit de loin.
Et le soir venu, assis en bouddha,
Tu diras : je suis le chef de l’Olympe,
Tu diras : je suis le chef de l’Olympe,
Foutez-vous la paix ! nom de Zeus, basta !

Vasco de Gama

Vasco de Gama

Il est fier de son tatouage,
C’est un trois mâts, toute voiles au vent.
Des pirates’ montent à l’abordage
Y a d’ la castagne dans les haubans.
C’est le souvenir d’une escale,
D’un’ bordée tirée au Bengale
Dans le lit cage d’un maharadja
Entre Céci et Cécilia.

On l’appelle Vasco de Gama,
C’est parc’qu’il est allé aux Indes
Mais ça fait longtemps de cela.

Pour Vasco le vent a tourné
Il a jeté l’ancre à Quimper
Car dans un’ bouteille à la mer
Près des Seychelles il a trouvé
La formule du philtre pour
Ragaillardir la libido
Des jeunes et des vieux qui tantôt
Visiteront la Pompadour.

On l’appelle Vasco de Gama,
C’est parc’qu’il est allé aux Indes
Mais ça fait longtemps de cela.

Nina, Mimi for you and me
Propos’ maint’nant dans les sérails
Le coup d’fouet des Cornouailles
Qui réveille le démon d’midi.
C’est de la poudre de coco-fesses
Qui vient de l’île de Mahé.
Ceux qui en prennent avant la messe
A tous les coups sont exaucés

On l’appelle Vasco de Gama,
C’est parc’qu’il est allé aux Indes
Mais ça fait longtemps de cela.

Pour éradiquer l’andropause,
Vasco a forcé sur la dose.
On se bouscule chez l’antiquaire
Qui vend des lits-cage à Quimper.
Des vétérans partent au Bengale
Pour un’ bordée lors d’une escale
Dans le lit-cage d’un maharadja
Entre Céci et Cécilia.

Si j'avais du talent

Si j’avais du talent

Si j’avais du talent, je serais clown joyeux
En jouant du saxo, je garderais la note
Pour faire hurler mon chien, hurler comme un coyote
J’épat’rais la gal’rie par mes sauts périlleux

Si j’avais du talent
Je serais clown joyeux
Sous un p’tit chapiteau

J’aurais deux perroquets : ils viendraient du Gabon
Beaux parleurs, ils diraient : bravo, bravo l’artiste !
Je serais clown joyeux très rarement clown triste
Je jouerais archifaux du fifre et du clairon

Si j’avais du talent
Je serais clown joyeux
Sous un p’tit chapiteau

Et je ferais le fier car mes escarpins brillent
Je porte mon nez rouge et mon nœud papillon
Pour que mon cher public à la fin s’extasie
J’inviterais Mozart sur mon bandonéon

Si j’avais du talent
Je serais clown aussi
Dans la vie d’tous les jours

Fier comme Artaban tirant sur mes bretelles
Je serais le penseur le penseur de Rodin
Je dirais : ce sujet, ce sujet m’interpelle
Alors qu’j’y comprends rien, absolument rien

Si j’avais du talent
Je serais clown aussi
Dans la vie d’tous les jours

Et je ferais le paon, comme ceux qui sont sortis
D’la cuisse à Jupiter. Pour avoir l’apparence,
Je me mettrais une plume dans le mille où je pense
Et derrière l’oreille un peu de patchouli.

lundi 3 mai 2010

Sous l'acacia

Sous l’acacia

On m’a tel’ment bourré le crâne
Sans m’apprendre le nom des fleurs
Que je coiffe mon bonnet d’âne
Pour avoir eu la tête ailleurs.
Tout cela n’a plus d’importance,
Le dernier d’la classe a d’la chance :
Il ne pense pas . Alors tant mieux :
On pense pour lui, c’est astucieux.

Viens t’asseoir sous cet acacia
Pour parler de tout et de rien,
Rien que parler, ça fait du bien

Lorsque l’amour frappe à ta porte
Dans un hôtel de Bamako,
C’est pas des herbes de toutes sortes
Qui vont t’éviter bien des maux.
Non c’est une capote anglaise,
Le pape ne vous en déplaise,
Vous propose un vade- mecum
Le vade- mecum sans condom

Viens t’asseoir sous cet acacia
Pour parler de tout et de rien,
Rien que parler, ça fait du bien

D’un jour à l’autre c’est la même chose
Mais Cléopâtre a r’fait son nez
Alors on espère on suppose
Que la face du monde va changer
Dans l’nouveau monde dit l’utopiste
J’préfer’rais tout plutôt que rien
Mais quand on a tout que c’est triste
Alors on ne désire plus rien

On reviendra sous l’acacia
Pour parler de tout et de rien
Car rien qu’parler ça fait du bien

Mêm’ si on parle pour rien dire
On trouv’ toujours un mot pour rire
Sous l’acacia,sous l’acacia

Mon ami je te souhaite

Mon ami je te souhaite



D’apprivoiser le temps pour cajoler ta vie
Qu’elle soit vie de bohème ou vie de patachon
Vie de bâton de chaise tutoyant la folie
Avec cette belle envie des fruits de la passion

Mon ami je te souhaite

De siffloter cet air comme le cœur te chante
Entouré de sirènes sur la côte d’Argent
Et de prendre le large à la marée montante
Sur un rafiot qui nargue les caprices des vents

Mon ami je te souhaite

Que tu sois visionnaire fragile ou bien taiseux
De lire pour t’endormir des mots plein de tendresse
Dans un livre une lettre Mais tu sais la tendresse
C’est aussi ce qu’on voit parfois au fond des yeux

Mon ami je te souhaite

D’apprivoiser aussi la clef la clef des songes
Pour revoir ton enfance habiller des lutins
Et si l’arbitre un jour prétend jeter l’éponge
Joue lui la comédie en manteau d’Arlequin

Je ne dors que d'un oeil

Je ne dors que d’un oeil

Il est une heure du matin,
Je dors d’un œil, rien que d’un œil.
Alors je pense, alors je pense.

On dort en comptant ses moutons
Dans les causses et dans l’Aveyron.
On y voit parfois des bergers
Qui s’endorment au bord de leur pré.
On devrait laisser à sa guise
Se pencher une tour à Pise
Et ne penser qu’un jour sur deux,
On dormirait peut- être mieux

Il est deux heures du matin,
Je dors d’un œil, rien que d’un œil,
Alors je pense’, alors je pense.

Qui dort dessus ses deux oreilles ?
Je voudrais le voir celui-là.
Et qui s’endort dessus le tas ?
Cette expression est sans pareille.
Il est deux heures du matin
Méridien de Greenwich village,
Ce whisky a bien douze ans d’âge,
Je m’en ressers un fifrelin.

Il est trois heures du matin.
Je dors d’un œil, rien que d’un œil,
Alors je pense, alors je pense.

Laissez, laissez le mérinos,.
Vous avez mis dedans le mille.
Laissez, laissez le mérinos
Croyez-vous que ce soit facile ?
Ceux qui dorment comme des loirs,
Font parfois de ces cauchemars.
Ceux qui ne dorment que d’un œil,
Gardent l’autre pour un clin d’œil.

Il est quatre heures du matin,
Je dors d’un œil, rien que d’un œil.
Il est quatre heures du matin,
Et vous, et vous, dormez-vous bien

La petite reine

La petite reine

Je roule sur mon vélo l’ dimanche,
Denise dit qu’ça me fait du bien.
Je roule sur mon vélo l’ dimanche,
Pendant qu’Denise promène le chien.

J’viens d’passer mon braquet d’réserve,
C’est un conseil de Poulidor.
J’viens d’passer mon braquet d’réserve,
Je galère car ça monte encore.

Aujourd’hui comme la s’main’ dernière,
A mi-parcours, mon chien m’rejoint.
Aujourd’hui comme la s’maine dernière,
Denise ne doit pas prom’ner l’chien.

Maint’nant, j’ai la puce à l’oreille,
C’est à cause des Marlboro.
Pour les ach’ter elle part la veille,
C’est comme pour les boites de Fido.

J’ai revendu ma petit’ reine
Car j’ai des doutes, c’est certain.
J’ai revendu ma petit’ reine,
Maintenant, je promène le chien.

Hier c’était l’moment d’le dire,
J’ai dit : Denise écoute-moi !
Hier c’était l’moment d’le dire,
Si tu me quittes j’pars avec toi.

J’ai revendu ma petit’ reine.
J’ai revendu ma petit’ reine.

Il roule sur mon vélo l’dimanche,
Germain’ dit qu’ça lui fait du bien.
Il roule sur mon vélo l’dimanche,
Pendant qu’Germaine promène le chien.

Aujourd’hui comme la s’maine dernière,
A mi-parcours, son chien l’rejoint.
Aujourd’hui comme la s’maine dernière,
Germain’ ne doit pas promener l’chien.

Vous avez la puce à l’oreille,
Cette histoire est une chaîne sans fin.
C’est pour cela qu’je vous conseille,
Je vous conseille d’prom’ner vot’ chien

L'époque est folle

L’époque est folle


Une pie a planqué son trésor
Au fond d’son nid, sur ce platane
Avant la prière des moines
Ce trésor est un’ clef de sol
Piquée à la gent monastique.
Elle donnait le ton des cantiques
Avec ses dièses et ses bémols.

Les journaux en ont fait la une.
Qui a fait l’coup ? Quelqu’un, quelqu’un
Sur ce tilleul : un centenaire.
Ell’l’a piqué à l’antiquaire
Et ce trésor est un bijou :
Le plus beau de la Castafiore.
Il vaut plus de dix lingots d’or,
Et dix lingots d’or c’est beaucoup

Les journaux en ont fait la une.
Qui a fait l’coup ? Quelqu’un, quelqu’une ?
L’époque est folle elle déboussole

Un’ pie a planqué son trésor
Piqué au musée d’la marine
Dans un d’ces buissons d’aubépine
Et ce trésor c’est trois boutons :
Un qui t’nait mal à la culotte,
Deux arrachés à la capote
Sans doute de Christophe Colomb.

Les journaux en ont fait la une.
Qui a fait l’coup ? Quelqu’un, quelqu’une ?
L’époque est folle elle déboussole

Une pie a planqué son trésor
Piqué à Monsieur d’la Fontaine
Dans son nid tout en haut d’un frêne
C’t’un œuf de la poule aux œufs d’or
Qui a fait l’coup c’est elle c’est lui
Que se passe-t-il aujourd’hui ?
.
Les journaux en ont fait la une.
Qui a fait l’coup ? Quelqu’un, quelqu’une ?
L’époque est folle elle déboussole
.

Et comme toujours

Et comme toujours

Ca chauffe dans tout l’Hexagone
C’est la canicule cet été.
Effet de serre’, couche d’ozone,
Il a coupé l’son d’la télé.,

Les casses se font au bulldozer,
Et les casseurs sont en cavale
Marlbrouck Marlbrouck s’en va t’en guerre
Il a replié son journal.

Et comme toujours dans ces cas là
Il a joué d’l’ocarina
Pour plaire à sa chatte Halloween

Il a fait tourner sa mapp’monde,
Pour faire le tour du monde entier
Il a fait tourner sa mapp’monde
Pour voir qui est du bon côté

Il est allé en Papouasie,
Au Népal et en Terre de Feu
Puis en rentrant à Saint-Brieuc
Il s’est fait un irish-coffee

Et comme toujours dans ces cas là
Il a joué d’l’ocarina
Pour plaire à sa chatte Halloween.

Il a dit à son poisson rouge
Lorsque nous aurons des kopecks
Nous irons plonger en Mer Rouge
A Sharm-el-Sheikh, à Sharm-el-Sheikh.

En buvant son irish-coffee
Il a surfé au pt’it bonheur
Sur ses amours, sur ses coups d’cœur
Puis il a trinqué à la vie.

Puis il a trinqué à la vie.

Un jour comme les autres

Un jour comme les autres

Un pic vert sur un merisier
Envoyait un message en morse.
Une danseuse du Crazy Horse
Dansait crazy sur du reggae.

C’était un jour comme les autres,
Le monde entier restait assis.

Un juge au café du palais
Vidait son verre de pinardelle
Et les enfants d’Cadet Roussel
Jouaient à faire des ricochets

C’était un jour comme les autres,
Le monde entier restait assis

Quelques trousseurs de ritournelles
Faisaient la manche Métro Chat’let
Le temps jouait à la marelle
Au poker et au bilboquet

C‘était un jour comme les autres
Le monde entier restait assis

Des kyrielles de gens couraient
Cherchant midi à quatorze heures
Et dans la rue des gens criaient
Haro haro sur le baudet

C'était un jour comme les autres,
Le monde entier restait assis.

Des oubliés d’la vie courante
Clochardisaient une vie de chien
Des riens qu’une ombre à nuit tombante
Squattaient ensemble des jours sans fin

Des oubliés d’la vie courante
Clochardisaient une vie de chien
Des riens qu’une ombre à nuit tombante
Squattaient ensemble des jours sans fin

C’était un jour comme les autres
Le monde entier restait assis
Ou presque

De bouche à oreille

De bouche à oreille


Chaqu’fois qu’il met la main au cul d’une bouteille
Il la vide et parfois,
Il plume l’aile d’un ange, apostrophe Cambronne.
Il tire la queue du diable et il parle à Milord
En épagneul breton.Il tutoie Al Capone,
Nabuchodonosor et le prince consort

On dit d’bouche à oreille
Que c’est du delirium.
Ca touche la tête de l’homme
Ca provient d’la bouteille.

Chaqu’fois qu’il met la main au cul d’une bouteille
Il la vide et parfois,
Il voit la vierge noire, parle à Bison Futé.
Danse singing in the rain dessous son parapluie,
Proclame l’indépendance de la Basse Normandie,
Donne l’absolution à tout l’archevêché.

On dit d’bouche à oreille
Que c’est du delirium
Ca touche la tête de l’homme
Ca provient d’la bouteille


Chaqu’ fois qu’il met la main au cul d’une bouteille
Il la vide et parfois,
Il entend Dieu le père parler dans son portale,
D’un coup de tapette bing il tue une mouche tsé-tsé.
Il crie cornegidouille car il revoit le diable.
C’est pour l’exorciser. C’est pour l’exorciser.

On dit d’bouche à oreille
Que c’est du delirium
Ca touche la tête de l’homme
Ca provient d’la bouteille

Le gardien de phare

Le gardien de phare

Je viens d’quitter ma vie courante
Pour devenir gardien de phare
Maintenant qu’il pleuve ou qu’il vente
Je suis sur l île de nulle part.

Sur les rochers de Pointe Basse,
Je vais cueillir des bigorneaux
Entre deux vagues qui se fracassent
Je risque parfois le K O.

Sur cette île de nulle part,
Je suis gardien, gardien de phare.

Hier j’étais dans le show bizz,
Je recevais, j’donnais des bises
Avant de faire rire le parterre
Parfois je déridais l’désert

Maint’nant, j’écoute rire les mouettes
Dans le sillage des chalutiers,
Je parle à ma lampe tempête
Et j’écoute les alizés.

Sur cette île de nulle part,
Je suis gardien,gardien de phare.

Quand j’vais au bout d’une réussite
Ou quand j’vois passer les dauphins,
C’est l’annonce d’une visite
Mais l’île de nulle part, c’est loin.

J’ai quelques amis : des fidèles.
Je les compte sur les doigts d’la main.
Ils viennent m’apporter des nouvelles
Ils viennent voir passer les dauphins.

Sur cette île de nulle part,
Je suis gardien,gardien de phare

Un jour sans toi

Un jour sans toi

Musique et chant Eric Lenoir

J’écris ceci au clair de l’aube
Je vais assez petitement
J’écris ceci au clair de l’aube
Je te redis que je t’attends
J’ai le cœur j’ai le cœur en perce
Car aujourd’hui est un jour sans
Sans toi

Le temps ne passe plus
Les minutes lambinent
Alors ma vie routine
Salle des pas perdus

Je tourne en rond le temps grisaille
Ce matin est mal fagoté
Je tourne en rond le temps grisaille
Ce jour est comme escamoté
Aujourd’hui j’ai le cœur en perce
Car aujourd’hui est un jour sans
Sans toi

Le temps ne passe plus
Les minutes lambinent
Alors ma vie routine
Salle des pas perdus

Quel est ce con qui chante
Sur tous les toits sur tous les toits
Quel est ce con qui chante
La solitude ça n’existe pas
J’ai le cœur j’ai le cœur en perce
Car aujourd’hui est un jour sans
Sans toi

D'une manière ou d'une autre

D’une manière ou d’une autre

Ma prunelle sauvage fait cinquante degrés,
Je suis bouilleur de cru , je braconne à la fraîche.
Et le soir je réponds au cri de la chevêche ,
Quelque part en Ardèche je vois le temps passer.

D’un’ manière ou d’une autre
Et d’un bout jusqu’à l’autre,
On finit le chemin,
On finit le chemin.

Moi je tire les cartes, j’apprivoise la chance,
Je prédis l’avenir meilleur que la passé,
Pour les scorpions, les vierges, les verseaux, les balances.
Cours’y vit’ le bonheur est juste dans le pré.

D’un’ manière ou d’une autre
Et d’un bout jusqu’à l’autre,
On finit le chemin,
On finit le chemin.

Je rempaille des chaises à l’ombre des platanes,
Mes abeilles butinent un miel de tournesol.
Entre un coup de mistral et un coup d’tramontane.
Le fond de l’air est doux sous les pins parasols.

D’un’ manière ou d’une autre
Et d’un bout jusqu’à l’autre,
On finit le chemin,
On finit le chemin.

Je m’accompagne à l’orgue de barbarie, je chante,
Sainte, Sainte Cécile faite que j’aie du talent.
Quand je promène Villon de brocantes en brocantes
Je fais, je fais la manche pour les neiges d’antan.


D’un’ manière ou d’une autre
Et d’un bout jusqu’à l’autre,
On finit le chemin,
On finit le chemin.

Je vis depuis longtemps des charmes de Suzon
Je tire larillette j’voulais pas qu’on en parle
Mais des paparazzi m’ont vu à Monte Carle
Ils ont vendu la mèche aux trousseurs de chansons

D’un’ manière ou d’une autre
Et d’un bout jusqu’à l’autre,
On finit le chemin,
On finit le chemin.

De verre et d'acier

De verre et d’acier


Musique chant Eric Lenoir

De verre et d’acier le décor des villes
Est partout pareil : du prêt à porter.
De verre et d’acier, les villes, les villes
Engouffrent la vie jusqu’à l’étouffer.
Viens voir ce poster au vingtième étage
C’est un trimaran parti d’Concarneau.
Et ces dauphins là qui suiv’l’équipage
Ils sourient, regard’, c’est pour la photo.

De verre et d’acier, les vill’se ressembl’
Et les camés planent, ici comme ailleurs.
De verre et d’acier, les vill’se ressembl’
Ell’volent à la tire ell’jouent du cutter.

Les temps sont venus du décervelage
Pour tous ceux auxquels on n’a rien appris.
Et la télé tourne tourne un court métrage
Lorsque quelques uns sèment la chienlit.
L’époque est de verr’l’époque est d’acier,
Plutôt que les Tours, les Tours de Babel
Qui grattent le ciel, qui grattent le ciel,
Le coq du villag’préfèr’son clocher.

De verre et d’acier, les vill’se ressembl’
Et les camés planent, ici comme ailleurs.
De verre et d’acier, les vill’se ressembl’
Ell’volent à la tire ell’jouent du cutter.

Le soir, les néons clignotent et s’allument
Jouant l’horizon sur un grand damier,
Un rêveur suspect montre ses papiers
Ma muse aux aguets cache bien ma plume.
Un vigil’caresse un chien muselé,
Un sniffeur de coke se met en orbite,
Un tagueur dessin’vite à la va-vite
Et la lune montre son premier quartier.

De verre et d’acier, les vill’se ressembl’
Et les camés planent, ici comme ailleurs.
De verre et d’acier, les vill’se ressembl’
Ell’volent à la tire ell’jouent du cutter.

Y a des jours

Y a des jours

Musique chant Eric Lenoir

Y a des jours chante triste avec un ciel si gris
Qu’il fait pleurer les saules alors ma vie grisaille
Ce sont mes jours sans toi mes jours de rien qui vaille
Pour narguer rien qui vaille une rose a fleuri

Les sept jours qui s’enchainent
A la petite semaine
Ont des reflets changeants
Selon l’humeur du temps

Y a des jours chante gai où les roses trémières
Grâce à toi ont une âme comme les lilas blancs
Comme les gueules de loup et comme les primevères
Comme les fleurs deplat’bande et comme les fleurs des champs

Les sept jours qui s’enchainent
A la petite semaine
Ont des reflets changeants
Selon l’humeur du temps

Y a des jours chante triste où le passé rallume
Sur mon écran de veille comme un diaporama
Je revis mes amours mes ptit’ bonheurs posthumes
Je réponds à comment mais jamais à pourquoi

Les sept jours qui s’enchainent
A la petite semaine
Ont des reflets changeants
Selon l’humeur du temps

Y a des jours chante gai où l’amour connivence
Caresse à fleur de peau nos plaisirs mansardés
Connivence d’un verseau avec une balance
Pour des noces en papier pour des noces en papier

Les sept jours qui s’enchainent
A la petite semaine
Ont des reflets changeants
Selon l’humeur du temps

Je pense à toi

Je pense à toi

Musique Chant Eric Lenoir

Je ne suis rien qu’un passeur d’eau
Et je suis seul sur la rivière,
Le temps après bien des manières’
A fini par se mettre au beau.
Et je vais d’une berge à l’autre,
Aux couleurs du soleil couchant.
Et je vais d’une berge à l’autre,
Je rêve d’arrêter le temps.

L’orange a remplacé le rouge,
Le jaune et puis le vert sont là.
L’orange a remplacé le rouge,
En cet instant je pense à toi.

Je ne suis rien qu’un funambule,
Je marche sur le fil du temps.
Pour épater les incrédules
Je vais jongler en même temps.
Ne soyez pas briseurs de rêve,
Surtout ne m’applaudissez pas !
Je marche seul sur cette grève,
Le temps effacera mes pas.

L’orange a remplacé le rouge,
Le jaune et puis le vert sont là.
L’orange a remplacé le rouge,
En cet instant je pense à toi.

Je ne suis qu’un compteur d’étoiles
Je marche seul au bord d’un quai.
Si ma barque mettait les voiles
Elle t’embarque, ellle t’embarquerait.
Je ne suis qu’un marin d’eau douce
Mais je sens bien venir le vent.
Si cette nuit la lune est rousse,
Elle devrait plaire à ses amants.

L’orange a remplacé le rouge,
Le jaune et puis le vert sont là.
L’orange a remplacé le rouge,
En cet instant je pense à toi.

Arrêtez le monde je descends

Arrêtez le monde je descends

Musique Eric Lenoir


Arrêtez le monde je descends
Pour aller vivre en Utopie,
Où quelques-uns se réfugient
Discrètement, discrètement.
Je pars sur un air de mandole
Joué par un napolitain,
Je pars sur une chanson créole
Sur un air d’biniou bigouden.

A l’oasis de ce mirage,
J’écris ton nom en sable blanc
Et tant pis si j’ai passé l’âge
Arrêtez le monde je descends

Arrêtez le monde je descends
Sur un air de chanson tzigane,
Ma liberté devient gitane
Ma vie s’invente un contre-chant.
Mes rêves narguent les brisants
Et mon cœur les cache-misères
Je suis un attrape-chimères
Sur les hauteurs des hurle-vents.

A l’oasis de ce mirage,
J’écris ton nom en sable blanc.
Et tant pis si j’ai passé l’âge
Arrêtez le monde je descends

Arrêtez le monde je descends
J’ai rendez-vous avec moi-même,
Avec mon prénom de baptême
Je m’en vais compter mes printemps.
Je voudrais tutoyez Rimbaud
Et je voudrais chanter Verlaine,
J’ai le passé en quarantaine
Mais pour encore combien de temps ?

A l’oasis de ce mirage,
J’écris ton nom en sable blanc.
Et tant pis si j’ai passé l’âge
Arrêtez le monde je descends

Ce monde déboussole

Ce monde déboussole

Mis en musique et chanté par Eric le noir
http://www.myspace.com/ericlenoir

Le Président de Zambésie
A ses tontons poignes de fer
Le Président de Zambésie
Dicte sa loi d’son rocking chair

Une ombre dans les favelas
Guette à la croisée des chemins
Une ombre dans les favelas
Tire ou poignard’ pour deux fois rien

Une ceinture d’explosifs
Portant cagoule jour de marché
Une ceinture d’explosifs
Pour plaire à Dieu se faire sauter

Dans ce monde qui banqueroute
Pour gagner il suffit d’jouer
Dans ce monde qui banqueroute
La martingale des initiés

Dans ce monde qui déboussole
Qui perd le nord et la raison
On piétine les herbes folles
Qui poussent au pied de sa maison

Dans ce monde qui déboussole
Qui tranquillise et qui prozaque
Dans ce monde qui déboussole
Cherche le vrai, trouve l’arnaque

Loin très loin du triangle d’or
Dans ce jardin où pousse l’herbe
Loin très loin du triangle d’or
Marijuana se met en gerbes

Dans ce monde qui déboussole
Qui perd le nord et la raison
Il reste quelques herbes folles
Qui s’offriront la floraison

Des labos fabriquent de la came
Au dealer elle se paie comptant
Des labos fabriquent de la came
Elle rend accroc la vie durant

C’est un bilan triste à pleurer
Dit un manchot qui réalise
C’est un bilan triste à pleurer
Que de voir fondre la banquise

Dans ce monde qui déboussole
Qui perd le nord et la raison
Il y a toi qui me console
Tu es ma cinquième saison

Cap sur l'imaginaire

Cap sur l’imaginaire
Musique Eric Lenoir

Y’a des jours parfois on n’ est pas soi-même.
Et ça tient à quoi? on n’en sait rien.
On trompe son angoisse avec sa bohème
En lui faisant croire qu’on est baladin.

Et si j’mettais l’cap sur l’imaginaire,
Je crois qu’j’irais loin.

On dit que c’est moche d’avoir la névrose,
Paraît qu’on la soigne au bistrot du coin.
Alors les lauriers redeviennent roses
Alors Benjamin redevient Franklin.

Et si j'mettais l'cap sur l'imaginaire
Je crois qu'j'irais loin

Je rêve souvent de refaire le monde
Avec mes amis et mes illusions
Et le cabernet venu de Gironde
Pleure alors aux verres à notre intention.
Je rêve d’être un jour le grand architecte
On m’appellerait le Grand Manitou.
On dirait qu’je suis le gourou d’une secte
Personne ne verrait qu’je suis d’venu fou.

Je garde le cap sur l’imaginaire,
Et je m’en vais loin.

Je compt’rais les heures comme un coucou suisse,
Le temps c’est l’affaire du Grand Manitou.
Faudrait pour cela, faudrait que je puisse
Etre encore plus fou, être encore plus fou.
Pour marquer le temps de mon millésime,
J’f' rais sauter les puces des ordinateurs
Et à mon méd’cin, j’don’rais dix centimes,
C’est le prix qu’je paie pour un bras d’honneur.

Je garde le cap sur l’imaginaire,
Et je m’en vais loin,

Sur le mur d'en face tout près de chez vous
J'ai souvent tagué c'que j'avais à dire
Mon tout dernier tag est un oiseau-lyre
Et mon dernier mot Sagesse des fous

Je garde le cap sur l'imaginaire
Et je m'en vais loin
Donne-moi la main

T'aimes pas tes voisins

T’aimes pas tes voisins
Mis en musique et chanté par ERIC LENOIR

http://www.myspace.com/ericlenoir

Ton dieu est juif
Tes chiffres sont arabes
Tes lettres sont romaines
Tes racines sont grecques

Mais t’aimes pas tes voisins
Ce sont des étrangers

Ta cravate est indienne
Ton tango argentin
Ton whisky black and white
Et ton riz cantonnais

Mais t’aimes pas tes voisins
Ce sont des étrangers

Ta chatte est siamoise
Ton chien est un Cooley
Ton jeans made in Hongkong
Et ta bière mexicaine

Mais t’aimes pas tes voisins
Ce sont des étrangers

Ton pull est écossais
Ta samba brésilienne
Ta capote est anglaise
Et tes figues sont turques

Mais t’aimes pas tes voisins
Ce sont des étrangers

Tes pomp’ sont italiennes
Ton beauf est polonais
Ton rhum martiniquais
Et ton coucou est suisse

Mais t’aimes pas tes voisins
Ce sont des étrangers


Ton dieu est juif
Tes chiffres sont arabes
Tes lettres sont romaines
Tes racines sont grecques


Mais t’aimes pas tes voisins
Ce sont des étrangers

Au bois des chênes verts

Au bois des chênes verts
Musique Eric Lenoir
J’ai entendu Mao chanter une complainte
Au bord du fleuve Amour.
J’ai vu Sarah la noire elle dansait aux Saintes
Sur le bonheur du jour.

J’ai vu le temps qui passe cueillir cette églantine
La rosée à la main.
Et j’ai croisé Charlot jouant de la badine
Sur la chaussée d’Antin

J’ai vu un colibri qui buvait dans les fleurs
C’était en Martinique
J’ai entendu Bechet jouer petite fleur
Aux fêtes de la musique

J’ai vu un épervier qui planait comme un doute
Sur quatre vérités
J’ai vu trois feux follets qui éclairaient ma route
Par une nuit d’été

J’ai vu une pie voleuse dérober une bague
Et la porter au nid
J’’ai vu un bagnard prendre la septième vague
Comme un dernier pari

J’ai vu un funambule se dandiner à l’aise
Dessus le fil du temps
Jai vu Jean de la lune assis entre deux chaises
Sur les sept continents

J’ai réveillé ma sieste au bois des chênes verts
En fin d’après-midi
En entendant chanter il pleut, il pleut bergère
Sur mes quatre jeudis

J’ai réveillé ma sieste au bois des chênes verts
En fin d’après-midi
En entendant chanter il pleut, il pleut bergère
Sur mes quatre jeudis

On peut rêver sa vie

On peut rêver sa vie
Musique Eric Lenoir

On peut rêver sa vie dans la brume des jours
Prendre tout pèle-mêle les rires et les soupirs
Revivre le meilleur en oubliant le pire
Vivre à contre-malheur et peindre à contre-jour

On peut rêver sa vie découvrir la tendresse
Dans le regard de l'autre et trouver la beauté
Au coeur de l'ordinair' bouturer ses faiblesses
Sur un brin de sagesse et finir d"en parler

On peut rêver sa vie oublier ses défaites
Effacer ses rancun’ et compter sur les doigts
Les amis qui nous restent et leur dire:" c’est chouette"
Oui leur dire:" c’est chouett’" je ne vous oublie pas

On peut rêver sa vie revivre ses amours
Et boir' jusqu'à la lie oui boir’jusqu’à la lie
La vendange tardiv’ ce cadeau de la vie
Et trinquer com' hier aux pti' bonheurs du jour

On peut rêver sa vie aimer la dernièr’note
Qui vient de prendre l’air en sortant du saxo
Aider le Père Noêl à recharger sa hotte
Etre un jour Don Quichotte le lendemain Sancho

L'au-delà

L’au-delà
Musique Eric Lenoir

Quelle heure est-il dans l’au-delà
Ici c’est l’heure des absoutes
Pour ceux qui croient, pour ceux qui doutent
Dit le coq du clocher d’en bas.
Elles prennent du temps les prières
Pour arriver dans l’au-delà
Combien faut-il d’années lumière
Pour entendre un mea culpa ?

L’au delà
C’est au-delà de quoi
Bien au-delà de moi
Y fait-il chaud ou froid
Ben ma foi
Je n’sais pas

Pendant que le premier d’la classe
Cherche l’au-delà mais n’le trouve pas
Ce soir c’est l’heure où la bécasse
Va repasser au même endroit .
Dans le Vaucluse toutes les bécasses
Se font tirer à cette heure là
A cette heure là par contumace
Elles ont une patte dans l’au-delà.

L’au delà
C’est au-delà de quoi
Bien au-delà de moi
Y fait-il chaud ou froid
Ben ma foi
Je n’sais pas

Si en retournant l’sablier
De l’au-delà on marque une pause
Le temps s’arrêt’, celui qui ose
Vol’ des années d’éternité.
Un pauvre pécheur d’ici bas
Peut rach’ter dix ans d’adultère
Avec de fausses années lumière
A la maffia du Golgotha

L’au delà
C’est au-delà de quoi
Bien au-delà de moi
Y fait-il chaud ou froid
Ben ma foi
Je n’sais pas

Les grandes surfaces dans l’au-delà
Cassent les prix des indulgences.
Le paradis, la récompense
Elle se mérite et c’est pourquoi
On fait la queue dans l’au-delà
Derrière des caddies et la chance
C’est d’être dans la fille qui avance
Plutôt qu’dans celle qui n’avance pas.

L’au delà
C’est au-delà de quoi
Bien au-delà de moi
Y fait-il chaud ou froid
Ben ma foi
Je n’sais pas

Je vois les gens de ma fenêtre

Je vois les gens de ma fenêtre
Musique Eric Lenoir


Je vois les gens de ma fenêtre,
Mon chat persan sur les genoux.
Je vois les gens de ma fenêtre,
Hier peut-être c’était vous

La ville est calme, il fait dimanche
La rue s’éveille, il fait matin.
Je vois une robe pervenche
Au bras d’une veste de lin.
Où vont-ils ? Je me le demande.
Je ne les vois plus maintenant,
Ils partent aux îles anglo-normand’
Ou bien aux îles sous le vent.

Sept jours plus tard , il fait dimanche
La rue s’éveille il fait matin.
Je n’vois pas la robe pervenche
Au bras de la veste de lin.
Où sont-ils ? Je me le demande
Ils sont partis je m’en doutais.
Ils sont aux îl’ anglo-normand’
La mer est calme à Guernesey.

Six mois plus tard il fait dimanche
La rue s’éveille il fait matin,
Revoici la robe pervenche
Sous le bras de la veste en lin.
Ils rentrent des anglo-normand’
J’en étais sûr qu’ils reviendraient.
Et que le bon Dieu les entend’
C’est mieux ici qu’à Guernesey.

Je vois les gens de ma fenêtre
Et j’aurai mes cent ans demain.
Je m’endors avec des peut-être
Parfois même avec beaucoup moins.